Le respect vient de notre éducation, de notre milieu social et culturel. Cette notion de respect diffère beaucoup d’un individu à l’autre. Il est aisé de remarquer le non-respect ou le manque de respect des uns et des autres, un peu moins lorsqu’il s’agit de nous-mêmes.L’arrogance, l’égo, le manque de conscience nous éloignent de ce regard compatissant et aimant vis-à-vis de son prochain, de cette gratitude envers ce matériel, notre abondance à tous les niveaux. Le besoin d’avoir plus ou mieux altère souvent notre jugement des valeurs et du chemin à prendre.
Le respect, c’est être attentif, attentionné, présent à l’autre, à son lieu de vie et à tout ce qui nous entoure. Il dépend de notre état de conscience, de notre ouverture vers l’extérieur. C’est aussi voir le verre à moitié plein et être heureux de ce que l’on possède. Si le matériel peut paraître illusoire, il est bien nécessaire pour vivre avec une certaine dignité. D’une culture à une autre, les besoins sont différents, mais la base reste la même : de la nourriture, de l’eau, un lieu de vie, des vêtements… Le besoin d’amour est cependant toujours le même. Il peut prendre des formes ou des expressions différentes, mais dans chaque individu se cache ce cœur qui aime, qui attend, qui espère.
De quelle manière sommes-nous respectueux de l’autre ? En étant à l’heure ? En saluant les gens avec attention ou en regardant ailleurs ? En évitant de fumer lorsqu’il y a un rassemblement, même si nous sommes au restaurant en terrasse ? En attendant notre tour ou en éteignant notre téléphone dans un lieu de culte ? En laissant notre place à un être plus âgé que nous ? En aimant celui qui est en colère et triste sans rentrer dans son histoire de vie ?
Nous pourrions énumérer toutes les situations où le respect semble une évidence pour les uns ou pour les autres. En fonction de notre éducation, de notre vision de soi, de l’autre, notre notion de respect diffère d’un être à l’autre. La société de plus en plus individualiste s’éloigne de l’autre, donc du respect. Souvent, celui qui est gêné par le manque de respect n’est pas lui-même respectueux pour autre chose. Mais comment le voir ? Comment ne pas être dans le jugement ? Se croire mieux que l’autre ? Dire les choses sans devenir Monsieur Respect par excellence ?
En acceptant que l’autre ne voit pas, ne sait pas, n’a pas appris, qu’il a oublié, nous pouvons l’aider par un geste, un regard, une vibration de notre cœur. Parfois, il faut le dire à voix haute, même si ce n’est pas toujours facile. Mais en s’exprimant, nous pouvons aider ou du moins planter une petite graine pour celui qui n’est pas respectueux ou encore celui qui observe.
Le respect n’est pas lié qu’à sa petite personne, son nombril, ses besoins. Le respect est beaucoup plus vaste. Respecter ses enfants, ce n’est pas leur donner ce qu’ils veulent ou ce qui nous arrange pour avoir la paix. C’est leur donner ce qui est juste, en voyant les conséquences. C’est écouter derrière les mots, les pleurs. Le respect passe par l’acceptation de soi, de ce qui est, de la situation dans laquelle nous sommes.
Le respect a mille facettes, dans ce don, cet accueil de la matière aussi. Remercier pour tout ce que nous recevons et que nous ne voyons pas toujours. Qui peut dire aujourd’hui qu’il est respectueux ? De quoi ? Avec quelle vision êtes-vous respectueux ? Pour vous ? Pour les autres ? Pour leur plaire ? Parce que votre éducation vous demande de ne rien dire ? Est-ce un respect dit humain ou un respect dit « spirituel » ? Quelle est la différence ? C’est une question de vision, soit vis-à-vis du regard extérieur ou de notre apprentissage intérieur.
Nous sommes tous sur le même bateau dans cette aventure qu’est la vie. Le respect, c’est ce liant qui invite l’amour à grandir en soi et autour de soi. Le respect ne peut passer qu’à travers l’acceptation avec honnêteté, humilité, patience.
Avec plus de respect chaque jour, plus de gratitude, même dans les situations difficiles, notre vision s’ouvre vers d’autres horizons et naturellement, nous modifions notre chemin. Un peu comme si bloqué par des hautes herbes, au fur et à mesure que notre regard change, les ronces, branches, lierres se dégagent d’elles-mêmes de notre route.
Respecter chacun, la nature, les animaux, son lieu de vie, c’est savoir apprécier ce qui peut nous être ôté du jour au lendemain. Nous n’avons pas la main mise sur quoi que ce soit. Le pouvoir et la possession sont une illusion qui nous éloignent de notre nature divine venue vivre une expérience terrestre.